L’Oppic livre au musée de l’Armée la première étape du projet Minerve qui s’achève comme prévu après 13 mois d’un chantier de grande ampleur. Depuis le 14 juillet 2024, le musée propose un nouveau parcours de visite consacré à l’histoire du site où il est implanté.
Situé au cœur de l’Hôtel national des Invalides fondé en 1670 par Louis XIV pour accueillir les vétérans de ses guerres, le musée de l’Armée, établissement public national, propose de parcourir, sur environ 13 000 m2, l’histoire de France à travers le fait militaire et guerrier.
Créé en 1905 et musée de France depuis 2002, il conserve la collection d’histoire militaire la plus riche, avec près de 500 000 pièces, et la plus diversifiée au monde.
Aujourd’hui, le musée de l’Armée, avec plus de 1,2 millions de visiteurs annuels, est le 7e musée français le plus fréquenté.
Dès lors, il apparait naturel que le musée se lance dans l’extension de ses parcours de visite permanents pour mieux valoriser ses collections et qu’il consacre un espace à l’histoire de l’Hôtel des Invalides et de ses fonctions à travers les siècles.
C’est le projet baptisé Minerve. Le 5 aout 2021 l’Oppic a été mandaté par le musée de l’Armée pour conduire ce projet d’ampleur (décomposé en deux phases).
La première phase, dénommée Minerve 1, qui concerne 1 800 m² utiles et porte sur l’amélioration de la visibilité du musée, à travers la rénovation et la réorganisation des entrées et la présentation d’un premier parcours de visite dédié à l’histoire du site.
Le chantier s’est déroulé sur 13 mois conformément au planning prévisionnel, malgré un défi de taille : il a eu lieu en site ouvert, nécessitant de maintenir l’ouverture du musée de l’Armée ainsi que les diverses activités habituelles des Invalides, telles que les cérémonies et hommages militaires.
Les ambitions environnementales
Le projet se distingue par ses ambitions environnementales et notamment la volonté d’améliorer significativement la performance thermique de l’enveloppe.
Cela passe par la nature, la robustesse et la pérennité des aménagements, ainsi que par la conservation et le réemploi des éléments existants. Les menuiseries d’origine ont été conservées, rénovées et restaurées pour être réinstallées dans les corridors de Valenciennes et de Landau. Les menuiseries de la salle Vauban ont quant à elles été entièrement remplacées dans le respect du monument historique afin de répondre aux contraintes environnementales et de conservation préventive. Les radiateurs et les sols ont été reposés en conservation, garantissant ainsi la préservation du patrimoine tout en respectant des normes écologiques strictes.
La thermique générale de l’édifice et notamment son isolation ont été revues. Ainsi, dans les espaces le permettant (hors décors peints), une isolation par l’intermédiaire de matériaux biosourcés comme le béton de chanvre et enduit au mortier de chaux ont été mis en place, pour la première fois aux Invalides. Les huisseries ont également été intégralement reprises.
Enfin un plancher chauffant a été installé dans les vestibules afin d’assurer un bon niveau de confort et améliorer la régulation climatique des espaces.
Optimiser l’accueil pour une meilleure expérience de visite
L’un des points forts de la transformation voulue pour le projet Minerve vise à améliorer l’accueil et l’expérience du visiteur, en proposant des espaces adaptés, un meilleur confort de visite et une fluidité repensée entre les espaces. La dimension du musée de l’Armée et la distance qui sépare les différents espaces peut paraître complexe pour le visiteur. Désormais, il peut compter sur :
Dans une scénographie novatrice et créative imaginée par le groupement « Antoine Dufour Architectes » et les scénographes « Helft&Pinta », la visite commence par la salle Vauban (325m²), ancien réfectoire des pensionnaires des Invalides, aux peintures murales préservées, à la gloire des conquêtes du Roi Soleil. Un cheminement central permet une déambulation chronologique tout en conservant la perception des volumes du réfectoire.
Pour Sylvie Le Ray Burimi, conservatrice en chef du patrimoine, responsable du département Beaux-Arts et Patrimoine du musée de l’Armée « la transparence et l’épure de la salle Vauban, rendue possible par l’enterrement du réseau de gaines techniques situées au milieu de la salle sous un plancher technique, permet d’appréhender le contenu et le contenant sans nuire ni à l’un ni à l’autre. »
Ainsi comme le précise Pierre Dufour de l’agence Antoine Dufour Architectes, « cet accrochage inédit, objet d’échanges et de discussions avec les équipes de la conservation du musée, donne lieu à une expérience de visite nouvelle car il permet de tourner autour des œuvres. Ainsi les toiles (dont la plus grande mesure 20m2) sont suspendues au milieu de la salle Vauban grâce à un système de guindes (cordes) et de contrepoids accrochés à des rails reposant sur des mats »
Un espace immersif, un espace carte blanche, une salle d’actualité et une librairie boutique achèvent ce parcours.
A suivre … Minerve 2
La deuxième phase visera à poursuivre à l’horizon 2030 l’amélioration de nouvelles offres aux publics en matière de parcours muséographiques qui seront consacrés aux périodes contemporaines (après la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux engagements militaires français plus récents et en matière de services), sur environ 10 200 m² utiles.
Maître d’ouvrage Établissement public du musée de l’Armée
Maître d’ouvrage mandataire
Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture, OPPIC
Maîtrise d’œuvre rénovation
- Antoine Dufour Architectes (Pierre Dufour et Aymeric Antoine) : architectes mandataire
- Helft&Pinta (Eva Helft et Gaspard Pinta) : architectes scénographes MAYA : BET CVC, CFO/CFA, HQE
- EQUILIBRE : BET structure
- Cabinet François : économiste
- GAMBA : BET acoustique
- ASCAUDIT : BET accessibilité
- Cécile Barani : designer
- INGELUX : éclairagiste
- République Studio : signalétique
- COSEBA : préventionniste SSI.
Maîtrise d’œuvre monument historique
Christophe Batard, architecte en chef des monuments historiques.