Le Palais Garnier, chef d’œuvre architectural du XIXe siècle, voit les travaux de restauration de la toiture de la cage de scène s’achever, tandis que ceux de sa façade sud sont en cours. L’Opéra national de Paris a confié la maitrise d’ouvrage déléguée de ces opérations à l’Oppic.
Un peu d’histoire
Dès 1869, Charles Garnier avait conçu, pour la toiture de la cage de scène dont les surfaces sont très importantes, un dispositif d’accès qui compartimentait la toiture en zones faciles d’accès pour l’entretien.
Ce dispositif ingénieux qui permet à la fois de circuler sur la toiture tout en régulant l’arrivée des eaux pluviales jusqu’au chéneau principal en bas de pente, a montré cependant ces dernières années, quelques faiblesses et des défauts d’étanchéité ont été relevés lors d’épisodes de fortes intempéries.
Ces défauts ont entrainé des fuites en plusieurs endroits, menaçant parfois les installations de l’Opéra.
A la suite d’importantes chutes de neige lors de l’hiver 2017-2018, des réparations provisoires d’urgence ont été réalisées au printemps 2018.
Indépendamment de ces problèmes, d’autres éléments des toitures montraient un état d’usure avancé.
Pour ces raisons, des travaux de réfection et restauration pérennes ont été engagés, à partir du mois d’août 2021.
Des travaux nécessaires
L’objectif global de l’intervention est de garantir l’étanchéité de la couverture, notamment au droit des zones névralgiques de la cage de scène, et d’améliorer par des adaptations le fonctionnement et la pérennité des ouvrages, tout en préservant l’aspect voulu par Charles Garnier (en soignant l’intégration architecturale des ouvrages de remplacement).
Les travaux, sous la maîtrise d’œuvre de Pascal Prunet, architecte en chef des monuments historiques, ont nécessité les interventions suivantes :
- Réfection des chéneaux principaux et secondaires en plomb,
- Réfection des emmarchements latéraux et restitution de l’emmarchement central,
- Réfection des chemins de circulation intermédiaires en plomb,
- Réfection des éléments de couverture en cuivre étamé et plomb,
- Réfection du faitage en plomb et du désenfumage sommital,
- Remplacement des exutoires de désenfumage,
- Restauration des grilles de ventilation,
- Réfection des chéneaux en plomb de la zone publique.
Un chantier de restauration de monument historique qui intègre les préoccupations environnementales
La performance thermique de la couverture (et donc de la salle de spectacle sous-jacente) a été améliorée notamment par la mise en œuvre de châssis de désenfumage neuf à lames isolées, dotés d’un complexe d’isolation thermique, permettant ainsi de réduire les déperditions calorifiques par ces équipements intégrés à la couverture.
Les emmarchements existants en fonte de zinc, trop dégradés pour être conservés, ont été utilisés en réemploi comme gisement de matière première, pour la refonte des nouveaux emmarchements, permettant de limiter à 30% environ la part de matière première neuve.
Quelques chiffres :
- Dimensions de la toiture de la cage de scène : 32,50 m x 52,50 m
- Linéaire de chéneaux au droit de la zone publique : 160 ml
- Reprise de couverture (bas de pentes) au droit des chéneaux : 400 m²
- 30 exutoires de désenfumage de la cage de scène remplacés à neuf
- 312 marches d’escaliers central & latéraux remplacés à neuf
- Maître d’ouvrage : l’Opéra national de Paris
- Mandataire du maître d’ouvrage : L’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture, Oppic
- Maîtrise d’œuvre : Pascal Prunet, Architecte en chef des monuments historiques
- Entreprises : Echafaudage : Layher ; Couverture : Le Bras Frères
Photos Sylvain Duffard/Oppic