Communément appelée le « 1% artistique », l’obligation de décoration des constructions publiques est une procédure spécifique de commande d’œuvres à des artistes qui s’impose à l’État, à ses établissements publics et aux collectivités territoriales. L’Oppic, qui a à cœur de valoriser la création artistique, met en application ce dispositif lors de ses opérations de construction et de réhabilitation qui peuvent en bénéficier.
L’objectif poursuivi est toujours identique : favoriser une bonne insertion de l’œuvre dans le projet architectural tout en conservant un dialogue, nécessairement singulier, entre l’œuvre de l’artiste et celle de l’architecte. Cette année, l’Oppic a participé à deux projets ayant bénéficié du 1% artistique.
Le premier se situe à l’IMVT, l’Institut méditerranéen de la ville et des territoires à Marseille, où l’on peut admirer, depuis le 5 septembre 2023, l’œuvre de Wilfrid Almendra, intitulée Désiré. Celle-ci est formée de deux sculptures principales qui proposent un environnement accueillant et praticable, basé sur une constellation de onze sculptures hyperréalistes, dont le paon (cf.photo), et sur une série de podcasts sonores, accessibles dans le bâtiment et le quartier environnant. Son objectif est de faire du toit terrasse de l’IMVT, un espace pluriel, transversal et convivial qui interagit avec l’architecture du bâtiment et le pourtour marseillais. Plus d’infos ici
Le second projet a été conçu pour le restaurant administratif des Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine. L’installation, constituée d’un banc et de quatre chaises, a été créée par le collectif de designers Hall.Haus. Explications des créations par les artistes eux-mêmes.
Le banc « Pour ceux »
"Vous l’avez sans doute remarqué, c’est devenu une galère de s’asseoir confortablement dans la rue. C’est d’ailleurs l’une des raisons du succès de la chaise Quechua. Lorsqu’ils ne sont pas remplacés par des modules inclinés ou par des structures qui permettent d’être assis-debout, les bancs sont segmentés par des barres qui empêchent de s’allonger. Cette conception malveillante écarte du même coup toutes les populations ; les personnes âgées, les femmes enceintes, plus personne ne peut se poser dans l’espace public. Nous on est attaché à une autre philosophie et c’est un autre message qu’on veut faire passer ! On a imaginé le banc Pour ceux qui poncent les rues, pour nos daron
ne s, pour les enfants et travailleurs es à la sortie de l’école et du travail. Avec une assise large et sans obstacles, ce banc est destiné au confort de tous. En fait, c’est notre banc idéal pour le Paris de demain ! On s’est inspirés de la torche olympique des jeux de Londres en 2012, on en a fait une assise en acier découpé au laser avec des pieds en béton."Dimensions : 1800 x 350 x 250 mm / Matériaux : acier poly zinc époxy et béton / Fabriqué en France
La chaise “DKR”
"Nous avons souhaité nous réapproprier un classique du mobilier de l’Afrique de l’Ouest : la chaise à palabre. Cette chaise, qui est un objet purement fonctionnel utilisé essentiellement comme une assise de confort, est culturellement utilisée pour se réunir en groupe, échanger, mais surtout transmettre une valeur enracinée dans cette région de l’Afrique. C’est par la transmission que nous est venue l’idée de réinterpréter cette chaise en métal plié et perforé. Cet exercice pour nous est le lien qu’on essaye de créer avec notre continent d’origine, il permet de challenger un savoir-faire et un objet ancestral et l’amener dans d’autres univers et notamment celui qu’on veut bâtir entre nos banlieues ici en France et notre continent. Le premier prototype a été fabriqué à Dakar au Sénégal et exposé à la galerie Quatorze Zéro Huit du designer Bibi Seck."
Dimensions : 770 x 640 x 600 mm / Matériaux : acier poly zinc époxy / Fabriqué en France