Mot d’origine grecque : keramos signifie « argile ». Le terme générique de céramique désigne l’ensemble des objets fabriqués en terre qui ont subi une transformation physico-chimique irréversible au cours d’une cuisson à température plus ou moins élevée.
La céramique est le premier « art du feu » à apparaître, avant le travail du verre et du métal, à la fin de la préhistoire, au Néolithique. Utilitaire ou expression artistique, on distingue deux catégories de céramique : les céramiques poreuses (poterie et faïences) et les céramiques vitrifiées (les grès et la porcelaine).
Le grès est le matériau de l’ornementation architecturale par excellence. Cuit à 1250°, le grès est vitrifié dans la masse grâce à sa teneur en silice. C’est donc un matériau très résistant aux agressions chimiques et climatiques, le matériau idéal utilisé en architecture pour décorer les façades. Le grès peut être pressé, teinté dans la masse ou émaillé.
C’est cette technique qui a été utilisée pour réaliser l’une des frises polychromes qui orne la façade donnant sur l’avenue F. Roosevelt du Grand Palais.
Situées à l’intérieur des loggias du Palais d’Antin donnant sur l’avenue F. Roosevelt, cette frise en grès cérame représente, les grandes étapes de l’histoire de l’art, mais sous la forme d’un cortège, en référence à l’antiquité, ponctué de chars symbolisant les grandes époques.
L’œuvre de Joseph Blanc (esquisses, maquettes et cartons) a été traduite en bas–relief par les sculpteurs Fagel, Sicard, Baralis, et réalisée en céramique par la Manufacture de Sèvres.
Cette œuvre est inspirée de la frise des archers du palais de Darius, mais utilise une gamme de couleur proche de celle mise au point par Puvis de Chavannes pour que ses grandes compositions ne donnent pas l’impression de trouer le mur qui les porte.
Cette frise d’une superficie de 380 m², et d’une longueur de 90 m a été réalisée en 1900 par le mouleur Louis Guillemain qui découpa l’œuvre en environ 4800 carreaux creux (de 0,25m de haut par 0,35m de long) et les ouvriers de la manufacture de Sèvres qui réalisèrent l’estampage des moules et les glaçures (ou émail).
De 2005 à 2008 cette frise a fait l’objet d’une restauration. Après réalisation d’un état des lieux préalable, les travaux de restauration ont porté sur le nettoyage de la céramique faisant déjà réapparaitre la beauté originelle de la matière. Puis certaines parties ont été consolidées, voire recollées, et des zones lacunaires ont été reconstituées.