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Architecte en chef des monuments historiques Régis Martin
4 juin 2023
Inauguration
Les origines du Grand Parterre et son histoire
Le château et le domaine national de Saint-Germain-en-Laye, sont un témoin précieux de l’Histoire de France en Île-de-France. L’intérêt manifesté par les rois de France pour le domaine de Saint Germain-en-Laye a conduit à de nombreuses évolutions du parc. En 1539, François Ier entreprend la reconstruction de la résidence royale en conservant les fondations médiévales de plan pentagonal. Louis XIV fait appel à André Le Nôtre, jardinier du Roi, pour remodeler les jardins entre 1662 et 1674. Le grand bassin fait partie intégrante du projet de Le Nôtre pour le Grand Parterre. Les jardins conçus par Le Nôtre avaient pour vocation de recréer artificiellement la nature en mélangeant ouvrages d’art et espaces naturels domestiqués, façonnés par l’homme. Le grand bassin fait partie intégrante du projet de Le Nôtre pour le Grand Parterre, en 1663 : il s’agissait de décorer sur le flanc nord du château (où se trouvaient les appartements royaux) l’ancien grand jardin du roi et de le relier de manière harmonieuse au reste du domaine. Le Nôtre dessine un axe au centre de la façade nord en ouvrant une allée médiane, et crée deux petits bassins circulaires devant le château et un troisième, beaucoup plus grand, à l’extrémité de l’allée centrale.
L’aménagement du parc ayant été abandonné par Louis XIV en 1682, lorsqu’il choisit d’installer sa résidence à Versailles, la réalité de la construction du grand bassin, il y a trois siècles et demi, est interrogée.
La construction du Grand Bassin
Le chantier du Tram 13 Express a constitué une opportunité unique pour l’État et la Ville de Saint Germain-en-Laye de recréer un grand bassin monumental dans la perspective du château, au sein du Grand Parterre. En effet les travaux pour l’arrivée du Tram 13 et la création de la station terminus du « Rond-point de Pontoise » ont permis de demander à la RATP de prendre en charge, dans le cadre de son projet, la construction du local de fontainerie souterrain destiné à permettre la mise en eau du grand bassin. La reconstitution du bassin du Grand Parterre a permis de finaliser l’aménagement de cet espace qui était resté vierge depuis le chantier de la gare RER et de poursuivre la reconstitution du Grand parterre selon les plans de Le Nôtre, le petit bassin ouest ayant été reconstitué dans les années 1970, à la suite du couvrement de la voie ferrée et de la gare RATP.
Le bassin respecte les mêmes dimensions que les plans imaginés et dessinés par Le Nôtre : 25 toises, soit environ 50 mètres de diamètre. Le bassin a pour particularité d’être historiquement situé au droit de l’actuelle gare RER et du tunnel piéton au nord. Il repose par conséquent sur un sous-sol complexe et hétérogène, avec des ouvrages enterrés à très peu de profondeur. À ce titre, le projet est comparable à un ouvrage d’art de type pont et sa construction constitue une prouesse technique. En raison de sa portée (50m) et de la rigidité exigée, une structure métallique composée de 24 poutres en acier a été mise en œuvre. Les pieds de cette table circulaire reposent sur 48 micropieux d’une profondeur pouvant atteindre près de 20 m, répartis de part et d’autre des tunnels de la RATP.
La profondeur du bassin et la hauteur d’eau est comprise entre 25 et 35 cm. Le centre du bassin est équipé d’un jeu d’eaux en référence aux vues de la fin du XVIIe siècle. L’animation sera effectuée par : – un jet central à veine pleine d’une hauteur d’environ 20 mètres ; – une couronne de 16 jets paraboliques à veine pleine de 3,5 mètres autour du jet central ; – 8 jets paraboliques à veine pleine de 7 mètres de hauteur, installés à environ 13 mètres du centre du bassin et formant une couronne. Tous les organes d’alimentation et de reprise sont situés dans le plénum laissé vide de la structure métallique. Une galerie technique donne accès en sous-œuvre et dans l’encombrement de la charpente à l’alimentation des jets. Le système permet une filtration de l’eau en recyclage.
Propriétaire
Ministère de la Culture
Affectataire
Musée d’archéologie nationale / Domaine national de Saint-Germain-en-Laye
Maîtrise d’ouvrage
L’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture, Oppic
Contrôle Scientifique et technique Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France, Conservation régionale des monuments historiques. Unité départementale de l’architecture et du patrimoine des Yvelines
Maîtrise d’œuvre
- Régis Martin, Architecte en chef des monuments historiques
- BMI patrimoine, ingénieur structure
- AGUA Bureau d’études hydrauliques
- CABINET TAILLANDIER, économiste
- Ordonnancement, pilotage et coordination de chantier : ELITE
- Bureau de contrôle technique : RISK CONTROL
- Coordonnateur de sécurité et de protection de la santé : ACOR ETUDES
Entreprises
- Missions géotechnique et terrassements anticipés : Geolia
- Terrassements, maçonnerie et béton armé : Gagneraud Construction/ Sous-traitant : H Chevalier
- Micropieux : Soletanche Bachy
- Charpente métallique : Castel et Fromaget
- Equipements hydrauliques et électricité : N2B Arrosage
Financement Coût total du projet : 6,826M€ TTC TDC
- 1,14M€ Etat - Ministère de la Culture
- 1M€ Région Île-de-France
- 2,2M€ Département des Yvelines
- 1,9M€ Ville de Saint-Germain-en-Laye
- 0,019M€ Fondation du patrimoine
- 0,36M€ Mécénat (Suez)
- 0,02M€ Mécénat KparK
- 0,077M€ Fonds de dotation de la ville.
- 0,098M€ Souscription