La nuit européenne des musées 2022

L’OPPIC s’associe à la nuit européenne des musées

le 14 mai 2022

Le musée est (selon la définition du Larousse) :
un « lieu, édifice où sont réunies, en vue de leur conservation et de leur présentation au public, des collections d’œuvres d’art, de biens culturels, scientifiques ou techniques ». Mais les musées se sont renouvelés et ont été repensés pour refléter tout ce que la culture a de vivant. Espaces adaptés, radioguidage, boutiques, carteries, restaurants, ateliers, conférences, projections de films, spectacles vivants…

Outil au service des acteurs culturels, l’OPPIC a su accompagner (à toutes les étapes de la conception à la réalisation) et anticiper ses réflexions avec les musées commanditaires pour bâtir leurs projets.

En témoigne aujourd’hui trois refontes d’ampleur de musées menées par l’OPPIC :
le musée de Cluny, qui vient de réouvrir ses portes au public, le musée national de la Marine, dont les travaux sont en cours et enfin l’extension du musée de l’Armée qui démarre.

Le programme de la nuit au musée.

Un musée qui rouvre : le musée de Cluny

Depuis 2011, l’OPPIC est engagé, comme maître d’ouvrage délégué, aux côtés du ministère de la Culture et du musée de Cluny pour mener cet important chantier de modernisation.

D’abord, l’OPPIC a réalisé l’ensemble des études de faisabilité permettant d’arrêter un programme d’amélioration des conditions d’accueil sur le site du musée de Cluny. En 2013, après avis des différents services patrimoniaux, le scenario basé sur la construction d’un nouveau bâtiment d’accueil de deux niveaux sur l’emprise de la terrasse du bâtiment Boeswillwald avec un accès unique rue du Sommerard est retenu par la direction générale des patrimoines, de même que la proposition de refondre dans son intégralité le parcours muséographique.

En parallèle dès 2013, la modernisation du musée est anticipée par des campagnes de restauration du monument historique, menés sous la maîtrise d’œuvre de Paul Barnoud, architecte en chef des monuments historiques : la restauration de la cave gothique, achevée en juin 2013 ; la restauration intérieure et extérieure de la Chapelle, achevée en 2016 ; la restauration du clos et couvert du bâtiment Boeswillwald, achevé en 2016 ; la restauration des vestiges gallo romain, achevée en octobre 2017.

Le 21 juillet 2014, l’équipe de Bernard Desmoulin est retenue pour la création d’un nouvel accueil, accompagné d’une réflexion sur la protection et la mise en valeur des vestiges. La première pierre est posée le 9 janvier 2017 et le nouvel accueil est inauguré le 8 novembre 2018.

Découvrez les différents acteurs de la refonte du musée :

Le Musée de Cluny, Musée national du Moyen-Âge, un musée Nouvelle Génération on Vimeo

En 2015, le ministère de la Culture a souhaité que l’OPPIC continue d’accompagner le musée de Cluny pour la rénovation des parcours de visite, en cohérence avec le projet de nouvel accueil du musée. En septembre 2016, Bernard Desmoulin Architecte et Studio Adrien Gardere, muséographe-scénographe-designer sont désignés lauréats du concours de maîtrise d’œuvre de la refonte des parcours muséographiques du musée de Cluny. La mise en accessibilité et la restauration des éléments patrimoniaux intérieurs sont quant à eux menés par Paul Barnoud, architecte en chef des monuments historiques.

C’est un musée du Moyen Âge Nouvelle Génération que les publics peuvent désormais parcourir. Le musée entre dans le XXIe siècle, après presque deux siècles d’existence, doté des fonctionnalités indispensables pour recevoir tous les publics.

Visitez le site du Musée de Cluny

Un musée en chantier : le musée national de la Marine

L’implantation parisienne du musée national de la Marine est située depuis 1939 dans une partie de l’aile de Passy du palais de Chaillot, sur 9 000 m² environ. Cette emprise n’a jamais fait l’objet d’une rénovation d’ensemble et le musée était confronté depuis de nombreuses années au vieillissement de sa muséographie, à d’importants dysfonctionnements et problèmes de conformité, et à des manques au regard des services et du confort attendus désormais par les visiteurs.

Au printemps 2017, le musée a fermé ses portes au public pour engager une rénovation qui a vocation à faire de lui le musée maritime français de référence. Ses espaces seront remis aux normes et restructurés pour une meilleure organisation des surfaces dédiées aux différentes fonctions, muséales et annexes.

Les travaux, conduits par l’agence h2O associée à Snøhetta, débutés en mars 2020 se poursuivent.

C’est ainsi que Galerie Davioud, les travaux portant sur le passage des réseaux, la mise en œuvre de la voûte en staff, le démarrage des doublages verticaux et la restauration de la verrière ont été effectués, les escaliers et la création des mezzanines sont en cours.

Les structures métalliques des planchers d’entresolement du rez-de-chaussée ont été également mises en œuvre, Galerie Carlu, après la réalisation du flocage du plancher haut du rez-de-chaussée.

Au niveau du rez-de-jardin, les locaux techniques et les espaces de logistique ont été construits. Enfin, en pavillon d’About, les planchers d’entresolement ont été réalisés, suivis du passage des réseaux et du montage des cloisons.

Parallèlement les travaux liés à la scénographie du parcours semi-permanent, sous la maîtrise d’œuvre de l’agence Casson Mann s’engagent avec le début de la pose des châssis de répartition des vitrines.

Suivre la web série « C’est quoi ce chantier ? » sur le site du Musée

Galerie Davioud

Galerie Carlu Auditorium

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Pavillon d’About

Un musée en conception : l’extension du musée de l’Armée

Situé au cœur de l’Hôtel national des Invalides fondé en 1670 par Louis XIV pour accueillir les vétérans de ses guerres, le musée de l’Armée propose de parcourir, sur environ 13 000 m2, l’histoire de France à travers le fait militaire et guerrier.

Après le plan de rénovation ATHENA (1994-2010) l’avenir du musée de l’Armée se place désormais sous l’égide de MINERVE. L’OPPIC accompagne aujourd’hui dans sa réflexion et dans la conduite de son projet d’extension le musée de l’Armée.

Ariane JAMES-SARAZIN, conservatrice générale, directrice adjointe de l’établissement public du musée de l’Armée, Invalides, nous en donne des clés de compréhension.

Pouvez-vous nous parler du musée de l’Armée aujourd’hui ?

À la fois musée d’histoire, de beaux-arts, de sciences et techniques et de société, l’établissement, créé en 1905 et musée de France depuis 2002, conserve la collection d’histoire militaire la plus riche, avec près de 500 000 pièces, et la plus diversifiée au monde, tant par son étendue chronologique (de l’âge du bronze au XXIe siècle) géographique, puisqu’elle concerne tous les continents, que typologique (uniformes, armes, armures, dessins, peintures, photographies, matériels et canons, figurines historiques et instruments de musique, archives privées et manuscrits, etc.). Il propose également au public de découvrir le célèbre Dôme des Invalides, abritant le tombeau de Napoléon Ier.

Avec plus d’1,2 millions de visiteurs annuels en moyenne ces cinq dernières années, le musée de l’Armée se classe parmi les dix musées français les plus fréquentés. Visites guidées et ateliers pédagogiques, expositions temporaires, éditorialisations des parcours permanents, conférences et colloques, cycle cinématographique, concerts, animations et événements rythment l’année pour faire connaître au public le plus large possible ses collections et le patrimoine militaire français, dans un souci d’excellence pour tous.

Quel musée sera-t-il demain ?

L’histoire militaire, c’est l’histoire en action, à travers des situations extrêmes où l’humain se révèle. C’est également l’histoire en mouvement, avec des conflits qui s’avèrent provoquer de véritables bouleversements dans le cours de l’histoire humaine et incarnée, parfois exaltée, souvent douloureuse, l’histoire militaire s’envisage aujourd’hui dans ses réalités politique, sociale, culturelle, géographique ou économique et s’ouvre à de nouveaux questionnements que le musée de l’Armée a à cœur d’aborder.

Porté par cette conviction, l’établissement a engagé un grand programme d’extension et de transformation : le projet MINERVE. Celui-ci vise à la fois à améliorer les conditions d’accueil du public et son expérience de visite, à doter l’établissement des espaces de logistique muséographique qui lui font aujourd’hui défaut, ainsi qu’à enrichir son offre culturelle. En effet, à l’horizon 2030, le projet MINERVE verra l’ouverture de 4 nouveaux parcours permanents : l’Hôtel des Invalides, entre histoire et mémoires ; Colonisation, décolonisation : une histoire en partage ; Après 1945 : de la Guerre froide à nos jours ; Forces armées et engagements militaires de la France.

Un nouveau musée de l’Armée : pourquoi, pour qui ?

À travers le projet MINERVE, le musée de l’Armée a l’ambition de devenir le musée d’histoire mondiale de la France à travers le fait militaire et guerrier, selon une approche critique, globale, décloisonnée et résiliente, attentive aux interactions de notre pays avec le monde et qui donne la parole et sa juste place à l’altérité. Fidèle à sa vocation civique inscrite au cœur de ses missions définies par le Code de la Défense, le musée de l’Armée souhaite ainsi affirmer son utilité sociale et sa volonté d’offrir des clefs de compréhension à tous les publics sur l’état du monde et son évolution.

Quelle est l’ambition du projet d’extension et de transformation MINERVE ?

Fondée sur une analyse des forces et des faiblesses du musée de l’Armée tel qu’il nous a été légué par le projet ATHENA (1994-2010), premier chantier majeur de modernisation qu’ait connu l’établissement et sur le Projet Scientifique et Culturel validé en 2020, MINERVE ambitionne :

  • d’améliorer les conditions d’accueil et l’expérience de visite du public avec la distinction de l’accueil des groupes et de l’accueil du public individuel par exemple, ou la relocalisation de la librairie-boutique ;
  • de rendre le musée de l’Armée plus lisible dans son appréhension globale grâce notamment à la valorisation architecturale de ses deux entrées historiques ;
  • d’élargir l’offre muséographique par la création de 4 nouveaux parcours permanents ;
  • de se réapproprier le monument en l’insérant en tant que tel dans l’offre avec la création d’un parcours de visite monumental en archipels et d’un espace dédié à l’histoire du site des Invalides dans le réfectoire Vauban ;
  • d’optimiser le fonctionnement du Musée par la prise en compte de la logistique générale ;
  • de redonner de l’unité au Musée en connectant l’aile Occident à l’aile Orient, où il est installé.

Quelle est la place du musée de l’Armée au sein de l’Hôtel des Invalides ?

Des 14 hectares sur lesquels s’étend l’Hôtel national des Invalides, le musée de l’Armée occupe 42%. Les deux institutions dont il est l’héritier, le musée d’Artillerie (1794) et le musée historique de l’Armée (1896), y sont logés depuis la fin du XIXe siècle, pour le premier dans l’aile Occident, pour le second dans l’aile Orient, de part et d’autre de la Cour d’honneur. Les quatre réfectoires historiques, dans lesquels les vétérans des armées de Louis XIV prenaient leur repas sous les fresques de Joseph Parrocel et de ses émules, font partie du circuit de visites des parcours permanents.

Le Musée est également chargé de la valorisation patrimoniale de la cathédrale Saint-Louis des Invalides, cathédrale aux armées depuis 1986, et du Dôme des Invalides, où repose le tombeau de l’Empereur dont le directeur du Musée est réputé être « le gardien ». Il est enfin un musée de plein air, grâce au déploiement de ses prestigieuses collections d’artillerie qui qualifient d’un point de vue militaire les douves, la façade Nord, la Cour d’honneur, ainsi que ses galeries, inférieure et supérieure.

Un mot sur le calendrier ?

Lancé au second semestre 2018, le projet MINERVE a connu deux ans d’études préalables dont le pilotage a été assuré par l’OPPIC. À l’issue de cette étape fondamentale, le musée de l’Armée a décidé de confier avec enthousiasme et pleine confiance la maîtrise d’ouvrage déléguée à l’OPPIC. Le 17 décembre 2021, le groupement Antoine Dufour Architectes a été sélectionné comme maître d’œuvre, ce qui a permis d’engager le travail itératif entre les différents acteurs dès le 6 janvier 2022.

En lui-même, le projet MINERVE s’articule en deux phases. La première, dont l’essentiel doit être livré pour l’ouverture des Jeux Olympiques Paris 2024, consiste à revoir les conditions d’accueil et de cheminement du public, ainsi qu’à offrir un nouveau parcours de visite permanent « L’Hôtel des Invalides : entre histoire et mémoires » dans le réfectoire Vauban et les espaces du corridor de Valenciennes. Le second semestre 2024 et l’année 2025 seront ensuite consacrés à la reprise des façades vitrées des halls Orient et Occident et à la création d’un axe de logistique muséographique.

La seconde phase du projet MINERVE s’étendra de 2026 à 2030 et verra, notamment, l’ouverture successive des trois autres nouveaux parcours permanents, particulièrement attendus du public : « Forces armées et engagements militaires de la France » en 2026 ; « Colonisation, décolonisation : une histoire en partage » en 2027 ; « Après 1945 : de la Guerre froide à nos jours » en 2028.